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III. Maçonnerie du bâti ancien

1. lecture des anciennes maçonneries et compréhension des méthodes des anciens

Pour intervenir correctement sur des maçonneries anciennes, il importe tout d’abord de savoir les lire, c'est-à-dire de bien comprendre un bâtiment.
Si celui-ci n’est pas homogène, il faut d’abord savoir distinguer les traces de toutes les étapes de sa construction. Il faut savoir que même sur un bâtiment construit en une seule fois, il peut y avoir différents types de maçonneries (façade avant souvent plus soignée que l’arrière, fourniture de pierres à maçonner changeant en cours d’édification…)
Cette lecture des maçonneries permettra de déterminer le choix des matériaux et les techniques de pose.

avant/après

2. Respect du bâti dans le choix des matériaux

Dans la plupart des cas (sauf de très rares monuments, cathédrales, grands châteaux de prestige…), les matériaux utilisés par les anciens viennent d’une distance très courte, quelques centaines de metres pour la pierre à maçonner et de l’ordre du km pour de la pierre de taille (parfois un peu plus s’il y a une voie d’eau à proximité).

Dans notre région, la plupart du temps, la pierre de taille était du granit. Jusqu’à une période très récente, on exploitait un affleurement à proximité du chantier (les boules des champs).
Ce granit de surface, plus oxydé et poreux que celui de fond de carrière, donne un aspect moins froid aux constructions.
De plus, on observe que le granit présente de très nombreux faciès différents sur de très courtes distances (une vingtaine entre Ploumanac’h et Guerlesquin !).
C’est pour ces deux raisons que l’ Atelier Saint Thomas exploite des granits extraits à l’occasion (terrassement) sur tout le territoire du Tregor. Pour de gros chantiers, on recherchera des affleurements à proximité afin d’utiliser exactement le même granit que les anciens (venant parfois de la propriété même du client, ce qui fait moins loin que le Portugal…)

Dans notre région, la quasi-totalité des maçonneries étaient montées au mortier de terre.
Les maçonneries montées à la terre, tant qu’elles sont à l’abri de l’eau, ont une très bonne tenue et ont un aspect moins froid que celles montées avec des mortiers au sable.
Le mortier de terre permet aussi la réalisation d’enduits intérieurs.
Si l’on part sur une restauration moins archéologique, il sera fait usage de chaux et de sable « gras » qui donne un mortier dont les caractéristiques mécaniques et d’aspect se rapprochent le plus du mortier de terre.

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3.la modernité au service de la tradition

Lors d’une intervention sur le bâti ancien il sera, autant que possible, fait usage des mêmes matériaux et des mêmes techniques que les anciens.
Néanmoins, les matériaux modernes peuvent être d’un grand secours en étant utilisés à bon escient (comme le béton armé lors d’une reprise en sous-œuvre pour supprimer une instabilité due à un sous-sol déficient).
De plus, une restauration n’est pas obligatoirement une restitution archéologique. Il peut parfois se faire une réhabilitation usant carrément de matériaux modernes, juxtaposant ainsi l’ancien et le neuf.
Il faut malgré tout garder de l’humilité devant les édifices que le temps a préservé et ne pas les dénature de façon irréversible afin qu’ils puissent être retransmis aux générations futures.